mardi 11 septembre 2012

Les réseaux sociaux, levier de la performance des entreprises françaises

 
Avec l’avènement du web dit "social", Internet a plus évolué depuis 5 ans que pendant les 15 années précédentes. Le web 2.0 constitue une révolution des usages et des potentialités. Les particuliers l’ont compris : 77 % des internautes français utilisent quotidiennement, en moyenne, 2,8 réseaux sociaux (1).

Pourtant, l’entreprise, en particulier la PME, semble hermétique à cette révolution. Une étude récente nous apprend que seulement 14 % des sociétés de moins de 50 salariés (plus de 95 % des entreprises françaises) sont présentes sur les réseaux sociaux (2). Ceci alors que la moitié des PME françaises n’ont toujours pas de site internet (3). Si l’on met en regard de ces chiffres le fait que 73 % du web français n’est jamais mis à jour (4), on peine à comprendre que les PME tardent à utiliser les réseaux sociaux, grâce auxquels il n’a jamais été aussi simple et rapide de publier une information.

En période de crise économique, la visibilité sur internet et la capacité d’y trouver de nouveaux relais pour faire des affaires devient un enjeu crucial de compétitivité. Il devient impensable dans ce contexte que les entreprises ne prennent pas le virage du web social. À condition bien sûr d’utiliser les bons outils. Une enseigne ou une grande marque trouvera un intérêt à utiliser Facebook ou Google+ pour fidéliser ses consommateurs et agréger des communautés. En revanche, ces outils sont inadaptés pour les PME en recherche d’outils B2B : ils n’y recruteront pas de nouveaux clients. LinkedIn ou Viadéo sont utiles aux entreprises en recherche de bons profils à recruter. Mais c’est un outil qui présente un risque de débauchage de leurs collaborateurs.

À côté de ces acteurs "historiques" se développent depuis peu des innovations sociales sur le web qui sont autant d’opportunités pour les entreprises, les associations, les professions libérales de développer leur activité et leurs réseaux. L’écosystème de ces professionnels (besoin de confidentialité et de sécurité), ainsi que leurs besoins propres (stockage et partage de fichiers, outils collaboratifs de communication interne et de suivi de projets) y sont de plus en plus souvent pris en compte. Pour toutes ces organisations, ces innovations révolutionneront demain leur façon d’interagir les unes avec les autres, et seront un indispensable levier de leur compétitivité, pour trois raisons principales.

1) Amélioration de la productivité
Une étude publiée par McKinsey le 26 juillet réalisée auprès de 4 261 entreprises montre que la transposition au sein des entreprises de réseaux sociaux sur le modèle de Facebook, à la fois en interne et vers leurs clients, permettrait d'accroître leur productivité de 20 à 25 %. Les activités de marketing, de développement de produit, de vente, et le SAV en bénéficieraient particulièrement, grâce à l’amélioration des processus collaboratifs au sein des entreprises et entre les entreprises partenaires.
Lorsque le monde des affaires sera interconnecté, c’est par les réseaux sociaux B2B que se feront les mises en concurrence sur les appels d’offres. C’est aussi via les réseaux sociaux que les acteurs économiques feront connaître de façon ciblée leurs nouveaux produits et services, en remplacement d’emailings devenus obsolètes et inefficaces. C’est enfin sur les réseaux sociaux que se mettront en place les plateformes d’achat groupé permettant des économies substantielles.

2) Accélération de la dématérialisation
Les réseaux sociaux sont un outil extraordinaire pour dématérialiser son activité professionnelle dès lors que la confidentialité et la sécurité sont respectées. Aujourd’hui, l’expert-comptable peut partager via des plateformes collaboratives dédiées fiches de paie et bilans, ou l’agence de communication ses fichiers d’exécution avec son imprimeur. Deux intérêts principaux pour l’entreprise : il n’y a plus de limite de poids des fichiers, et le contrôle sur l’accès aux fichiers est absolu.

Les solutions de stockage de documents en ligne (un des enjeux du "Cloud") ne sauront se passer des réseaux sociaux, car le stockage des données ne peut plus être envisagé sans la question de leur partage. Quoi de mieux pour faciliter ce partage qu’une plateforme collaborative sécurisée ? Une évidence pour les entreprises alors que les plus principaux réseaux sociaux pour les particuliers ne permettent toujours pas le partage de documents.
Bientôt, ce sont les devis et les factures qui seront dématérialisés, les réseaux sociaux permettant de les générer automatiquement depuis les appels d’offres. Ensuite, ce seront les paiements qui se feront sur ces plateformes, permettant le paiement instantané et le suivi des relations clients/fournisseurs en temps réel.

3) Développement de la visibilité sur le web
Si l’on choisit les bons outils, les réseaux sociaux sont une solution simple et peu coûteuse pour maximiser son référencement sur internet. Le poids de l’ensemble des utilisateurs d’un réseau social profite en effet à chacun des membres de ce réseau. Un profil d’entreprise sur un réseau social est ainsi souvent plus payant en termes de référencement que son propre site internet !
Un réseau social professionnel présente aussi des avantages considérables par rapport aux annuaires professionnels de référence : il est dynamique, c’est à dire mis à jour en temps réel par l’utilisateur. Par ailleurs, il est presque toujours gratuit. Surtout, les réseaux sociaux professionnels sont désormais à considérer comme des annuaires qualifiés pour chaque utilisateur qui construit petit à petit son carnet d’adresses personnel à partir de la base de données du réseau social, son réseau devenant une source qualifiée de prospection.

Convaincre les chefs d’entreprise que l’utilisation raisonnée et pensée des réseaux sociaux sera bientôt indispensable à leur développement, et même à leur survie, est un enjeu qui doit être soutenu par les pouvoirs publics. Le gouvernement français, en rassemblant PME, innovation et numérique dans un même ministère a montré une acuité certaine sur le sujet. Il convient maintenant d’aller plus loin et de soutenir l’innovation pour permettre de développer des solutions d’avenir qui permettront – enfin – aux entreprises françaises de profiter de ces nouveaux leviers de compétitivité.

(1) Mediaventilo, "40 chiffres clés Social Media pour 2012", 5 mars 2012
(2) Enquête Opinion Way pour la CGPME auprès des entreprises de moins de 50 salariés (janvier 2012)
(3) Enquête nationale de l’ADEN (26 janvier 2012)
(4) Enquête Email-Brokers (novembre 2011
Jean-Samuel Kriegk

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